mercredi 15 mai 2013

Communiqué de presse




Communiqué de presse


Fermer les yeux, un instant,  et imaginer la ville de Tunis sans le parc du Belvédère.  Du béton et de l’asphalte qui couvrent la colline à la place de l’actuel manteau vert qui nous donne de l’ombre et nous purifie l’air. Imaginer que cet écosystème urbain, ouvert au public, devienne un espace morcelé et privé. 

Mauvais rêve, me dites-vous,  pour les riverains, les visiteurs du zoo, les familles en vacance, les habitués du parcours de santé, les militants écologistes et les amoureux de la nature.
Réveillons-nous !!  pour éviter un tel cauchemar car :    Tant que le Belvédère n’est pas classé comme un patrimoine national "Site Naturel et culturel", il est et restera un espace vulnérable, sujet de toutes les convoitises et menaces. Notre devoir est  de le sauvegarder pour nous et surtout  pour nos enfants.

Les  raisons pour son classement ne manquent pas, nous pouvons en citer  essentiellement  cinq :
- Une  page  de l’histoire de la ville de Tunis : devoir de mémoire
- Un des corridors écologiques du grand Tunis
- Un écosystème urbain menacé mais à forte résilience 
-  Un espace de détente, d’éducation  et  de rencontres pour les citoyens : poumon vert de la ville
- Un patrimoine à sauvegarder  pour les générations futures :   héritage à léguer

Inscrit dans la mémoire collective des Tunisiens, le parc du Belvédère est un élément essentiel de l'identité de la ville de Tunis : engager le processus de sa classification comme patrimoine national culturel est une nécessité impérieuse afin d’instaurer des mécanismes et des dispositifs de gestion participative et durable de ces différentes composantes et de  garantir surtout sa sauvegarde pour les générations futures. 

Vous avez certainement d’autres arguments et  points de vue, rejoignez-nous pour en débattre et défendre votre d’idée.
                                  

Nous invitons tous les journalistes et les médias à relayer cette initiative citoyenne et couvrir médiatiquement le colloque:
Le Belvédère: Un patrimoine à Classer
Le lundi 20 mai 2013 à l’Hôtel de Ville à la Kasbah – Tunis
et le mardi 21 mai au local de l’AAB, au Parc du Belvédère.

TOUS POUR LE BELVEDERE, LE BELVEDERE POUR TOUS
Association des Amis du Belvédère
Mai 2013

Contact Média:
Mr.Zinelabidine Benaissa: Président de l'Association des Amis du Belvédère
Email: zinelabidinebenaissa@yahoo.fr
Tél: 22 535 605

Mr. Boubaker Houmane: vice-président de l'Association des Amis du Belvédère
Email: houmanbob@yahoo.fr /tél: 98220792 et 50903163

Mr Khirallah Ben Hfaiedh: Coordinateur du colloque
Email:khir2606@yahoo.fr
Tél:98559954

Mr.Adel Bettaieb: Directeur des Espaces Vert, ville de Tunis
Tél: 98819521




Le Parc du Belvédère

Situé, au cœur de la ville de Tunis, sur une colline s’élevant à une hauteur de 82 mètres, ancienne oliveraie de 110 ha, le parc du Belvédère a été conçu et dessiné, à partir de 1892, par  Joseph  Laforcade, architecte paysagiste, jardinier en chef de la ville de Paris .

Reflétant le style d’aménagement de l’époque à savoir le parc à l’anglaise et ayant  des contours analogues à ceux du parc des Buttes Chaumont à Paris, le Belvédère se compose  de clairières couvertes de pelouses  encadrées  de bosquets d’arbres renfermant un grand nombre d’essences végétales : l’olivier et sa forme primitive l’oléastre, le caroubier, le pin, arbres méditerranéens par excellence, côtoient au Belvédère des arbres exotiques qui se sont acclimatés et qui ont réussi à s’adapter aux conditions de l’étage climatique semi-aride de Tunis : le Ficus macrophylla venu des états australiens du Queensland, le Tipuana tipu originaire d’Argentine, le Schinus molle, le fameux faux-poivrier odorant, ramené des Andes péruviennes, ou encore la bougainvillée qui dessine des entrelacs autour des troncs des arbres centenaires. Toutes ce monde végétal, formé d’espèces rares ou communes, fragiles ou résistantes, a réussi au fil des ans à « sculpter » un parc unique en Tunisie : le Belvédère.

Le parc est sillonné par des allées ombragées offrant des belles perspectives et des points de vue  sur le paysage typique tunisois, fait de lacs et de collines dans lequel vient s’incruster la médina ,et la ville moderne, le parc laisse  également  entrevoir à l’horizon les collines de Carthage, Sidi Bou Saïd, et Gammarth de la banlieue nord , le jebel Korbous du Cap-bon, les jebels de Boukornine et Ressas dominant la plaine de Mornag et le littoral de Hammam-lif  et enfin, par beau temps, la pointe imposante du Zaghouan.

En septembre 1901, un casino de style néo-mauresque fut inauguré à l'entrée du parc,  et  plus en hauteur, sur une plateforme circulaire ayant un panorama exceptionnel sur la médina et la ville de Tunis, fut  transférée et érigée la Koubba (Kobbet El Haoua ) qui faisait partie du Palais de la Rose construit à la Manouba par Hamouda Pacha en 1798. Sur le flanc sud de la colline a été installée, à la même époque, la midha de Souk Ettrok, salle d’ablution célèbre pour ses stucs et ses motifs calligraphiques sculptés, qui a été démontée pierre par pierre du cœur même de la médina de Tunis.

Le parc du belvédère ouvrit officiellement ses portes au public en 1910. Ensuite et de 1963 à 1969 des architectes paysagistes allemands dessinent et aménagent, dans  le cadre d’un jumelage entre la ville de Cologne et la ville de Tunis, un jardin zoologique dont les contours sud sont révélés par un plan d’eau qui accueille saisonnièrement une grande diversité d’oiseaux migrateurs qui font la joie et le plaisir des visiteurs des lieux.

De nos jours, le parc abrite plusieurs autres  monuments : un club hippique,  un espace d’éducation environnementale mitoyen au siège de l’Association des Amis du Belvédère, (intégrant une bibliothèque verte ouverte aux passionnés de la nature), des espaces de jeux et d’activités sportives et culturelles, sans oublier un imposant système de galeries souterraines construites par l’armée allemande pendant la deuxième guerre mondiale.

Le Belvédère est en somme le jardin de «  tout le monde » où l’on vient se détendre, se recueillir, se ressourcer et se concilier avec une nature adoucie. En raison de son implantation exceptionnelle,  au cœur d’une agglomération  devenue une métropole oppressante, le site se trouve actuellement  menacé par l’urbanisation, la pollution, l’érosion et la fatigue de ses sols, le stress des arbres auxquels viennent s’ajouter différentes tentatives d’installations de nouveaux projets d’équipements qui risquent de rompre l’équilibre de cet écosystème urbain et  de compromettre sa résilience. 

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