Communiqué de presse
Fermer les yeux, un instant, et imaginer la ville de Tunis sans le parc du
Belvédère. Du béton et de l’asphalte qui
couvrent la colline à la place de l’actuel manteau vert qui nous donne de
l’ombre et nous purifie l’air. Imaginer que cet écosystème urbain, ouvert au
public, devienne un espace morcelé et privé.
Mauvais rêve, me dites-vous, pour les riverains, les visiteurs du zoo, les
familles en vacance, les habitués du parcours de santé, les militants
écologistes et les amoureux de la nature.
Réveillons-nous !! pour éviter un tel cauchemar car : Tant que le Belvédère n’est pas classé
comme un patrimoine national "Site Naturel et culturel", il est et
restera un espace vulnérable, sujet de toutes les convoitises et menaces. Notre
devoir est de le sauvegarder pour nous
et surtout pour nos enfants.
Les raisons pour son classement ne
manquent pas, nous pouvons en citer
essentiellement cinq :
- Une
page de l’histoire de la ville de
Tunis : devoir de mémoire
- Un des corridors écologiques du grand
Tunis
- Un écosystème urbain menacé mais à
forte résilience
-
Un espace de détente, d’éducation
et de rencontres pour les
citoyens : poumon vert de la ville
- Un patrimoine à sauvegarder pour les générations futures : héritage à léguer
Inscrit
dans la mémoire collective des Tunisiens, le parc du Belvédère est un élément
essentiel de l'identité de la ville de Tunis : engager le processus de sa
classification comme patrimoine national culturel est une nécessité impérieuse afin
d’instaurer des mécanismes et des dispositifs de gestion participative et
durable de ces différentes composantes et de
garantir surtout sa sauvegarde pour les générations futures.
Vous avez certainement d’autres
arguments et points de vue,
rejoignez-nous pour en débattre et défendre votre d’idée.
Nous invitons tous les journalistes et les médias à
relayer cette initiative citoyenne et couvrir médiatiquement le colloque:
Le
Belvédère: Un patrimoine
à Classer
Le lundi 20 mai 2013
à l’Hôtel de Ville à la Kasbah – Tunis
et le mardi 21 mai
au local de l’AAB, au Parc du Belvédère.
TOUS POUR LE
BELVEDERE, LE BELVEDERE POUR TOUS
Association des Amis
du Belvédère
Mai 2013
Contact Média:
Mr.Zinelabidine
Benaissa: Président
de l'Association des Amis du Belvédère
Email:
zinelabidinebenaissa@yahoo.fr
Tél: 22 535 605
Mr. Boubaker
Houmane:
vice-président de l'Association des Amis du Belvédère
Email: houmanbob@yahoo.fr /tél: 98220792
et 50903163
Mr Khirallah Ben Hfaiedh: Coordinateur du colloque
Email:khir2606@yahoo.fr
Tél:98559954
Mr.Adel Bettaieb: Directeur des Espaces Vert, ville de Tunis
Tél: 98819521
Le
Parc du Belvédère
Situé, au cœur de la ville de Tunis, sur une
colline s’élevant à une hauteur de 82 mètres, ancienne oliveraie de 110 ha,
le parc du Belvédère a été conçu et dessiné, à partir de 1892, par
Joseph Laforcade, architecte paysagiste,
jardinier en chef de la ville de Paris .
Reflétant le style d’aménagement de l’époque à
savoir le parc à l’anglaise et ayant des
contours analogues à ceux du parc des Buttes Chaumont à Paris, le Belvédère se
compose de clairières couvertes de pelouses encadrées de
bosquets d’arbres renfermant un grand nombre d’essences végétales :
l’olivier et sa forme primitive l’oléastre, le caroubier, le pin, arbres
méditerranéens par excellence, côtoient au Belvédère des arbres exotiques qui
se sont acclimatés et qui ont réussi à s’adapter aux conditions de l’étage
climatique semi-aride de Tunis : le Ficus macrophylla venu des états
australiens du Queensland, le Tipuana tipu originaire d’Argentine, le Schinus
molle, le fameux faux-poivrier odorant, ramené des Andes péruviennes, ou encore
la bougainvillée qui dessine des entrelacs autour des troncs des arbres
centenaires. Toutes ce monde végétal, formé d’espèces rares ou communes,
fragiles ou résistantes, a réussi au fil des ans à « sculpter » un
parc unique en Tunisie : le Belvédère.
Le parc est sillonné par des allées ombragées
offrant des belles perspectives et des points de vue sur le paysage
typique tunisois, fait de lacs et de collines dans lequel vient s’incruster la
médina ,et la ville moderne, le parc laisse également entrevoir à
l’horizon les collines de Carthage, Sidi Bou Saïd, et Gammarth de la banlieue
nord , le jebel Korbous du Cap-bon, les jebels de Boukornine et Ressas dominant
la plaine de Mornag et le littoral de Hammam-lif et enfin, par beau
temps, la pointe imposante du Zaghouan.
En septembre 1901, un casino de style
néo-mauresque fut inauguré à l'entrée du parc, et plus en hauteur,
sur une plateforme circulaire ayant un panorama exceptionnel sur la médina et
la ville de Tunis, fut transférée et érigée la Koubba (Kobbet El Haoua )
qui faisait partie du Palais de la Rose construit à la Manouba par Hamouda
Pacha en 1798. Sur le flanc sud de la colline a été installée, à la même
époque, la midha de Souk Ettrok, salle d’ablution célèbre pour ses stucs et ses
motifs calligraphiques sculptés, qui a été démontée pierre par pierre du cœur
même de la médina de Tunis.
Le parc du belvédère ouvrit officiellement ses
portes au public en 1910. Ensuite et de 1963 à 1969 des architectes paysagistes
allemands dessinent et aménagent, dans le cadre d’un jumelage entre la
ville de Cologne et la ville de Tunis, un jardin zoologique dont les contours
sud sont révélés par un plan d’eau qui accueille saisonnièrement une grande
diversité d’oiseaux migrateurs qui font la joie et le plaisir des visiteurs des
lieux.
De nos jours, le parc abrite plusieurs autres
monuments : un club hippique, un espace d’éducation
environnementale mitoyen au siège de l’Association des Amis du Belvédère,
(intégrant une bibliothèque verte ouverte aux passionnés de la nature), des
espaces de jeux et d’activités sportives et
culturelles, sans oublier un imposant système de galeries souterraines construites
par l’armée allemande pendant la deuxième guerre mondiale.
Le Belvédère est en somme
le jardin de « tout le monde » où l’on vient se détendre, se recueillir,
se ressourcer et se concilier avec une nature adoucie. En raison de son implantation exceptionnelle,
au cœur d’une agglomération devenue une métropole oppressante, le
site se trouve actuellement menacé par l’urbanisation, la pollution,
l’érosion et la fatigue de ses sols, le stress des arbres auxquels viennent
s’ajouter différentes tentatives d’installations de nouveaux projets
d’équipements qui risquent de rompre l’équilibre de cet écosystème urbain
et de compromettre sa résilience.